Dans cet épisode, Laurent Delime, HR Director et partner chez Easi, nous raconte comment Easi a bousculé sa vie.
L’entreprise de services informatiques se met au service de ses collaborateurs : babyfoot, coiffeur, pressing… Mais surtout méritocratie, transparence et excellence. Aucun manager n’a été embauché en 10 ans, car Easi les trouve au sein même de ses collaborateurs. Chacun grandit au sein de l’entreprise, jusque dans les plus hauts posts de direction.
Easi appartient à ses salariés puisqu’un tiers d’entre eux est actionnaire. “Le meilleur outil de gestion des RH” estime Laurent Delime.
L’invité du podcast Culture d’entreprise
Laurent Delime est diplômé en 2004 de la Haute Ecole de Namur – Liège – Luxembourg. Il arrive chez Easi en 2008. Sa première casquette ? Recruteur. Laurent Delime sera ensuite coordinateur RH, puis manager, et aujourd’hui directeur. Son rôle ? Accompagner les évolutions individuelles pour faire grandir le collectif, et donc Easi. L’entreprise est passée de 80 à 500 collaborateurs et est, en 2022, classée 3ème meilleur employeur d’Europe par l’Institut Great Place to Work.
Un recrutement sur les valeurs
Laurent Delime a commencé sa carrière chez Easi comme chargé de recrutement. Un élément selon lui essentiel dans une entreprise. Chez Easi, il y a huit recruteurs pour environ 500 collaborateurs. Fort de son expérience dans le recrutement, ce directeur des Relations Humaines sait très bien ce qui fait un bon collaborateur, heureux et épanoui au travail. “On engage les personnes sur base de nos valeurs” explique t-il. Des valeurs portées par le fondateur, Salvatore Curaba.
Les valeurs sportives d’abord. Salvatore Curaba est un ancien footballeur professionnel. Après s’être formé dans l’IT, il est devenu CS manager, puis a créé Easi. Lors de ses formations, il explique que quand il était sportif de haut niveau, “le staff faisait de son mieux pour que les joueurs soient les plus performants le jour de leur match”. Ainsi Laurent Delime fait-il le parallèle avec le monde de l’entreprise : “Si on s’occupe bien de nos collaborateurs, ils seront performants chez le client”. Lors du recrutement, les équipes analysent la collégialité, l’esprit d’équipe et la capacité à travailler en groupe.
Mais au-delà de ces valeurs sportives, Salvatore Curaba a emmené avec lui ce que Laurent Delime appelle les valeurs du travail : l’engagement, l’envie d’évoluer, le sens des responsabilités, la transparence, l’authenticité et la bienveillance. “Une personne désengagée chez nous, se sentira vite mal, parce que chez Easi tout le monde cherche la même chose et ça avance vite” explique Laurent Delime.
Être heureux au travail : socle du système Easi
“La vision court terme n’existe pas chez nous” raconte t-il. Easi place ses collaborateurs, leur épanouissement professionnel et l’évolution de leur carrière, au coeur de son système. Ainsi aucun manager n’a été embauché depuis 10 ans. Easi les recrute au sein même de ses équipes.
Embaucher un manager extérieur, “c’est un mauvais message vis-à-vis de nos collaborateurs : ‘vous n’êtes pas assez bon donc on va chercher ailleurs’”. Faire d’un collaborateur un manager, c’est selon lui “la meilleure reconnaissance” qu’une entreprise puisse donner à ses collaborateurs.
Easi regroupe aujourd’hui presque 500 collaborateurs. Son fondateur, Salvatore Caraba, et son directeur des Relations humaines, Laurent Delime, différencient le “bien-être au travail” et “le bonheur au travail”. La partie “bien-être” est la partie visible, celle partagée par les médias, à savoir le babyfoot, le pressing ou encore le coiffeur. Pour Laurent Delime, ce sont là “des facilités”. Elles augmentent la satisfaction des employés, “mais ce n’est pas ça qui fait qu’une personne reste chez Easi”. Selon lui, les collaborateurs restent parce qu’ils sont “heureux” chez Easi. Ce bonheur s’explique par “les valeurs, les missions, l’autonomie, la transparence…”.
Les collaborateurs-actionnaires
Le fondateur d’Easi, Salvatore Caraba, a décidé, lors de la création, de donner aux collaborateurs la possibilité d’entrer dans l’actionnariat. Ainsi, seuls les directeurs, managers ou personnes clefs de l’entreprise, actifs depuis deux ans chez Easi et évalués positivement, peuvent devenir actionnaire.
En 2022, un employé d’Easi sur trois est au capital dans l’entreprise. Au total, l’entreprise appartient plus aux collaborateurs qu’à Salvatore Caraba. Selon Laurent Delime, “c’est peut-être le meilleur outil de gestion des ressources humaines”. Un outil efficace pour fidéliser les collaborateurs, le présentéisme, l’engagement et la rétention. Pour Easi, c’est aussi un avantage car l’entreprise peut en attendre plus de ses actionnaires. Une solution “gagnant-gagnant” qui fait l’unanimité.
En parallèle, et dans cette logique méritocratique, aucun dirigeant ne doit rester trop longtemps à son post. Ainsi Laurent Delime est-il conscient qu’à 52 ans il devra quitter son post de Directeur des Relations humaines. “Je me dis que c’est génial parce que je m’engage à fond dans l’histoire, je suis cohérent et je fais évoluer les gens de mon équipe même si je ne serai pas toujours le chef” explique t-il. Il en est convaincu, ce sera l’occasion pour lui de faire autre chose, de rencontrer une nouvelle entreprise, “un nouveau rendez-vous”.